Mars
2006 : un conseil municipal transcendantal
Non
je n’ai pas renoncé à la politique ! Mais j’ai séché le conseil
municipal de janvier, et y en a pas eu en février. Alors, oui, le dernier
c’était décembre. Dites moi que je vous ai manqué…
« Transcendons
les clivages politiques » la phrase n’est pas de moi, mais de M.
Clastres, présidente du groupe de droite. Deux fois elle l’a ressorti,
au conseil municipal : une fois à propos de la mission d’information
sur la fusion OPHLM-Montreuilloise, où en tant que présidente, choisie
par le maire et élue par tous ses affidés, elle a fait ce qu’on attendait
d’elle : pas trop de vagues, pas trop d’investigations gênantes.
Effectivement, ils ont été gravement transcendés les clivages politiques,
dans cette mission. Maire, PC, PS (moins un), UMP, tous unis « transcendant
les clivages politiques » contre les méchants élus Verts-MVO qui
voulaient poser des questions gênantes…
Une autre
fois où elle voulait transcender, c’est à propos de l’ACTEP, grand machin
mou qui tient lieu d’intercommunalité à Montreuil, sans en avoir aucun
des avantages. Une vraie intercommunalité apporterait 3 à 4 millions
d’euros annuels, mais « certains de nos voisins sont encore frileux »
(dixit Martinez, PS). Nos voisins, vraiment ?
La seule
fois où la droite se rappelle qu’elle fait partie de l’opposition, c’est
à propos des tentatives de la mairie pour limiter la circulation automobile…
Et encore, la question orale posée pour refuser les couloirs de bus
avenue Rouget de Lisle en appelait sans cesse à l’arbitrage du maire,
supposé favorable à la voiture, contre son adjoint aux transports
Là où les
clivages politiques ont été hautement transcendés, c’est lors du vibrant
discours du maire pour défendre la distribution de l’eau confiée à la
multinationale Veolia par le SEDIF, syndicat intercommunal des eaux
d’Ile de France, dont Brard est vice président. En effet, de nombreux
maires de gauche (mais pas le nôtre) ont lancé un appel pour une reprise
de la distribution de l’eau par le service public. Dans le même temps,
l’UFC-Que Choisir a publié une enquête pointant les bénéfices excessifs
des entreprises du secteur, en montrant particulièrement du doigt la
fine équipe SEDIF-Veolia. Brard a donc déployé une éloquence digne d’éloges,
en attaquant l’UFC et en défendant Veolia, sans jamais prononcer ce
mot d’ailleurs. La défense du service public sait s’arrêter opportunément
quand d’autres intérêts sont en jeu
Brard a
deux réponses à toutes les critiques que je fais sur le budget de la
ville.
1 - « vous
avez quitté la place de la mairie au début de mon discours le 4 juin
dernier » (et alors ? il avait que ça a foutre, surveiller
mes faits et gestes ? J’ai une telle importance pour lui ?)
2 – « vous
roulez à vélo sur les trottoirs ». Evidemment, ça risque pas de
lui arriver, à lui qui prend sa voiture pour couvrir les quelques centaines
de mètres séparant son domicile de la mairie ! Et en plus je roule
presque jamais sur les trottoirs, juste sur Rouget de Lisle, où rien
n’a été jamais fait pour que les vélos puissent revenir de la Croix
de Chavaux à la mairie, et je fais toujours hyper attention aux piétons,
en plus.
Et vous
noterez quand même, j’espère, la pertinence de ce type de réponse, qui
prouve clairement que le budget de la ville est bon.
Ridard
a encore répété que s’il n’y avait pas de place en crèche, c’était pas
une question de budget, c’est parce qu’il est impossible de recruter.
300 places nouvelles promises en trois ans, c’est 100 par an. Déjà elle
repousse de quelques mois la présentation du bilan « annuel »,
qui n’aura lieu qu’en juin. Attendez vous à un festival de justifications
pour tenter de masquer le peu de places créées… Pour compenser, Vallet
dit que pour le sport, la ville a tenu ses promesses… c’est bien, c’est
sans doute vrai (j’ai pas vérifié) mais ça aide pas beaucoup celles
qui n’ont aucune aide pour payer une assistante maternelle.
Déplacement
du cinéma au coeur de ville. Serey (PC) « il y a eu un long débat
au sein de la majorité à ce propos ». Martinez (PS) « on nous
a présenté le projet en bureau municipal le jeudi 2 juin, et le 4 juin,
l’annonce publique a été faite ». C’est ce qu’on appelle une majorité
vachement cohérente.
Une bonne
nouvelle : sur une question d’Alain Monteagle, Serey a répondu
que la tour URSSAF vient d’être rachetée par Meunier BNP Paribas. Elle
sera réhabilitée et livrée en 2009. Ouf, pas de tour fantôme abandonnée
au centre ville. Moi j’en suis ravie.
Mosmant :
« la ville a acheté une chambre de bonne 7200 euros en 1990, et
elle la revend 6500 euros aujourd’hui. Saine gestion des deniers de
la ville ?»
Brard :
« ça prouve au moins que la ville ne spécule pas » (la salle
est priée de rire… dommage qu’ils aient joué ce même coup sur des machins
achetés 720 000 euros à crédit et revendus 650 000 euros seize ans plus
tard. Elle vient en grande partie de là, notre dette phénoménale)
La municipalité
s’est montrée solidaire des salariés de Téléperformance qui ferme son
site de Montreuil, et leur a permis de prendre la parole lors d’une
interruption de séance du conseil municipal. Mais quand il s’est agi
de laisser la parole aux animateurs de la ville, inquiets du projet
d’ouverture des écoles le mercredi matin, pas question. Dur dur d’être
un patron de gauche, de refuser la parole à ses propres employés… Une
certaine conception de la démocratie. « qui transcende les clivages
politiques » - avec la droite ?
Fabienne
Vansteenkiste