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journal des élu-e-s

n°2 - décembre 2002 - janvier 2003


Montreuil,
ta politique sociale fout le camp!


Claire Nicolas

«Est-il vraiment pauvre? Il travaille au noir, qu’il continue!»

«Femme seule, 2 enfants, bénéficiaire du RMI, RMI et APL suspendus depuis plus d’un mois suite à une erreur administrative, la régularisation prendra 2 mois. Demande une aide alimentaire de 150 euros pour vivre en attendant».Dossier type sur lequel les membres de la commission d’attribution des aides du Centre Communal d’Action Sociale doivent se prononcer.

Cette commission, qui existe dans tous les CCAS, se réunit tous les 15 jours, et statue sur 15 à 20 dossiers présentés par une assistante sociale. Tous relatent des situations familiales ou personnelles de grande précarité pour lesquelles les assistantes sociales sollicitent une aide financière exceptionnelle. Si les critères d’attribution sont clairs, rien ne se décide sans un débat entre nous.

La qualité du débat est très inégale suivant la composition de la commission. J’y siège aux cotés de deux représentants de la société civile. (Ayons une pensée pour Gérard Rinçon, décédé le 5 novembre, assidu à cette commission depuis des années. Sa rigueur et son humanité manqueront). L’ambiance est plus tendue quand la commission se tient sous la présidence d’Alice Lopez-Navarro, nouvellement déléguée aux affaires sociales par la majorité municipale. En effet, quand elle est là, ce qui est heureusement rare, elle traite toujours les dossiers dans un esprit de suspicion.

Suspicion d’abord contre les dossiers présentés par les assistantes sociales (AS) , dossiers toujours bien présentés de mon avis de professionnelle confirmée : chercher la faille, demander un complément d’information, et rejeter le dossier. Le lendemain matin, l’AS aura à dire au demandeur qu’il manquait un renseignement, que son dossier sera représenté dans 15 jours. Et d’ici là?

Suspicion ensuite envers le demandeur: est-il vraiment pauvre? («c’est pas vrai qu’il n’a pas de ressources, il travaille au noir, il n’a qu’à continuer»), est-il méritant? «la note de téléphone est trop importante, dans sa situation, on fait attention».

Suspicion enfin envers les membres de la commission qui ne privilégient pas les Montreuillois de naissance. Le critère retenu est: à Montreuil depuis plus de 18 mois. Madame Lopez-Navarro souhaite-elle le changer en «Montreuillois de souche» ? Cela ne vous rappelle rien ?

Quand les principes fondamentaux d’éthique sont bafoués, quand les professionnels sont méprisés, il n’y a plus de débat. Il faut faire front, il faut se battre, pour les plus démunis, pour les professionnels, et rejeter tous propos rappelant trop tristement un 21 avril. Restons vigilants !

sommaire


Le sport:
une vraie priorité?

 


Bernard Delaunay

aucune salle n’a été construite depuis plus de 25 ans

 

Il y a longtemps qu’on ne peut plus dire qu’il existe une politique sportive ambitieuse à Montreuil. On y pratique surtout le saupoudrage sans réelle cohérence

Les équipements sportifs

Ils sont vétustes. On y fait quelques rénovations - après vandalisme - ou réhabilitations, mais aucune salle n’a été construite depuis plus de 25 ans. Les équipements sont saturés et trouver un créneau horaire pour une nouvelle discipline tient de la performance.

Actuellement, des associations cherchent des salles, jeunes de quartier ou gymnastique d’entretien pour retraités. Comment faire pour satisfaire les besoins ?

La solution la plus simple est d’envisager enfin la création de nouvelles structures. Un nouveau gymnase pour des disciplines très spécifiques, quelques salles de proximité en sous-sol dans les constructions nouvelles ainsi que des plateaux d’évolution au sein des grands ensembles. Ce serait déjà le début d’une politique sportive cohérente.

Lorsque les sportifs possèdent des lieux adaptés à leur discipline, que les jeunes peuvent faire du sport dans des espaces conçus pour eux qui respectent les conditions d’hygiène et de sécurité, bien des problèmes disparaissent. Une meilleure compréhension s’instaure entre sportifs à discipline structurée et sportifs à entraînement libre.

Afin de mettre en œuvre cette politique, il faut évidemment y consacrer un budget. C’est une question de priorité. Sans sacrifier d’autres secteurs, il est urgent de penser à celui-ci. Et pour une structure importante, comme un gymnase, l’intercommunalité peut être la solution. Cette réflexion doit être approfondie ; mais rien ne peut être fait si un budget correct n’est pas voté et si on ne considère pas le sport comme un moyen éducatif au service de notre jeunesse.


On aime

  • Les nouveaux noms de rues seront essentiellement des noms de femmes, Virginia Woolf, Dolorès Ibaruri, Simone de Beauvoir, Hannah Arendt...
  • Les panneaux associatifs vont être plus nombreux (80)
  • De nombreux habitants s’investissent de nouveau dans la vie publique: du Bas Montreuil où l’urbanisation «bureaux» choisie par la ville suscite de nombreuses réactions, au quartier Paul Signac, où des habitants tentent d’élaborer un nouveau plan de circulation après l’échec relatif de la première tentative...

On n'aime pas

  • Les futurs panneaux associatifs seront sous clé. Qui décidera des affiches qui pourront y être apposées?
  • Même les documents financiers les plus anodins sont gardés au secret par le pouvoir municipal. Aurait-on peur de la transparence?

Démocratie sous contrôle


Catherine Pilon

3 minutes pour discuter le budget de l’année

Triste contexte pour un conseiller municipal d’opposition. Dans notre ville de Montreuil, il est vraiment difficile de s’exprimer.

Le vote du nouveau règlement intérieur, lors du dernier conseil municipal l’a encore démontré. Ce règlement, il fallait le modifier pour y intégrer plus de démocratie. Traduction en montreuillois municipal, le temps de parole est réduit à 3 minutes par groupe politique et par question. Ce qui revient à dire que nous aurons 3 minutes pour discuter le budget communal, aussi peu que sur n’importe quel point mineur d’ordre du jour! Face à notre refus d’adopter ce règlement anti-démocratique, le Maire nous a vanté les mérites de la synthèse et nous a assuré que son arbitraire ne s’exercerait pas contre nous, que nous aurions tout loisir de nous exprimer plus longuement si nous le souhaitions. Sommes nous véritablement d’un naturel méfiant ?

Chat échaudé craint l’eau froide. Depuis notre élection, nous demandons une tribune de libre expression dans le journal municipal, comme cela se fait partout (ou presque). Nous y avons eu accès une seule fois depuis mars 2001, sur un sujet imposé (les attentats du 11 septembre) n’ayant rien à voir avec la politique locale. Montreuil va enfin se soumettre à une obligation légale, mais essaie de gagner encore du temps. C’est pourquoi vous n’avez toujours pas eu (fin novembre 2002) le plaisir de nous lire dans Montreuil Dépêche Hebdo, où «un jour», nous aurons une tribune dans un numéro sur quatre, alors que la propagande de la municipalité s’y étale chaque semaine.

En mars dernier déjà, une délibération a tenté de fixer à 76 euros tout accès à une salle municipale pour les «organisations politiques». Pour un peu, on aurait dû faire la manche pour organiser nos conseils communaux participatifs. Devant l’hostilité des groupes, toutes tendances confondues cette fois, y compris dans la majorité municipale, ce projet a finalement été retiré de l’ordre du jour.

Voulez vous que je vous raconte qu’au détour de la lecture d’un projet d’appel d’offre pour le mobilier urbain présenté( et adopté malgré nous) au dernier conseil municipal, nous avons découvert que les panneaux associatifs seraient désormais recouverts de plexiglas? Faut-il que les associations se réjouissent d’être désormais dispensées de corvée d’affichage ou regretteront-elles d’avoir perdu le libre accès aux panneaux ? Qui à votre avis fera le tri entre les associations qui auront le droit d’afficher et les autres?

Vous le voyez, notre méfiance n’est pas pathologique. Sinon, nous aurions aussi proposé d’amender l’article du règlement intérieur qui attribue à chaque groupe politique une page permanente sur le site internet de la ville. Au cas où l’interprétation du terme « permanent « ne voudrait pas dire « en permanence « mais « fixe, qui ne bouge pas pendant toute la durée du mandat «. Pensez vous que nous aurions dû nous méfier?



Pourquoi nous disons non au maire

Lettre ouverte à Jean-Pierre Brard, maire de Montreuil, et aux élus de la majorité


Fabienne Vansteenkiste
Catherine Delhommeau
Alain Monteagle
Claire Nicolas
Bernard Delaunay
Alexandre Le Coeur
Catherine Pilon
Anne-Marie Heugas
élu-e-s du groupe «avec les Verts, Montreuil Ville Ouverte»

Il n’est pas question d’accepter des postes d’adjoints alors qu’aucun de nos points majeurs de divergence n’a fait
l’objet de débat

Monsieur le Maire, chers collègues,

Le 21 mars, en pleine période électorale, vous avez proposé oralement aux élus de Montreuil Ville Ouverte des postes d’adjoint.

Depuis, le contexte politique a changé, avec la victoire de la droite aux élections nationales, et, à Montreuil, l’exclusion d’adjoints socialistes et la rupture de la majorité municipale, rupture déjà latente depuis janvier 2002 lorsque les socialistes ont voté contre le budget.

La proposition nous a été plusieurs fois renouvelée. De notre coté, nous souhaitons rénover la politique municipale, avec tous ceux qui veulent s’y atteler

Pour résister à la politique de droite menée en France, il nous faut une municipalité non sectaire, solidaire, davantage à l’écoute des habitants. Et davantage respectueuse des élus minoritaires, ce qui est loin d’être le cas jusqu’à présent.

Nous avons été élus sur un programme, et sur une conception démocratique de la vie municipale, en rupture avec les pratiques actuelles.

Nous souhaitions une nouvelle majorité qui serait un îlot de résistance à la régression sociale et démocratique du gouvernement Raffarin, une nouvelle majorité de gauche dans notre ville, une majorité qui oserait enfin aborder de front, et dans le respect de toutes les opinions, les grands débats comme la situation financière, le projet de ville (le chantier de l’hypercentre, les murs à Pêches, le tout-bureaux du Bas-Montreuil) et la solidarité avec les exclus en général, dont votre attitude envers les Roms de Montreuil est un contre-exemple.

Il n’est pas question pour nous d’accepter des postes d’adjoints, de nous rallier à la majorité actuelle, alors qu’aucun de ces points majeurs de divergence n’a fait l’objet de débat

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le Maire, nos salutations écologistes et citoyennes.

 


Quelques uns de nos votes au conseil municipal de novembre 2002

  • Contre le nouveau règlement intérieur
  • Contre le marché «mobilier urbain»
  • Contre la restriction de la surface du marché Croix de Chavaux
  • Pour l‘aide à la réhabilitation de la cité du Bel Air
  • Pour la convention avec la Ligue de Protection des Oiseaux

 


Ce journal est également diffusé sous forme papier.Il est édité par les élu-e-s de Montreuil Ville Ouverte, qui ne touchent aucune indemnité pour leur fonction.

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