Alors
que le Gouvernement Raffarin enclenche la disparition progressive
des écoles maternelles, par d'insidieuses fermetures de classes et
par la baisse de l'accueil des enfants de deux ans, la question du
mode de garde de la petite enfance devient de plus en plus préoccupante.
Malheureusement
pour les Montreuillois, l'offre de garde est extrêmement faible. Ainsi,
le service petite enfance de la mairie (qui ne comporte que 2 personnes)
a réalisé un travail considérable de recensement de toutes les places,
quartier par quartier. Le résultat présenté au conseil municipal de
septembre est catastrophique.
Quelques chiffres
parlants : en 2003, pour les habitants du Bas Montreuil, les acceptations
de place en crèche n'étaient satisfaites que pour 3% des demandes,
et dans le quartier de Bel Air Grands Pêchers pour 1,4 %. On peut
noter à ce propos la fermeture de la crèche Henri Wallon pour des
travaux qui 9 mois après la fermeture n'avaient pas commencé.
Pourtant, il y
a urgence. Au niveau de l'ensemble de la ville, le taux d'accueil
moyen en crèche est de 15,25%, " bien inférieur à la moyenne départementale
où il est de 38,4% " (1). Il existe aussi 836 places chez les 335
assistantes maternelles mais ce mode d'accueil a un coût très élevé
(plus de 500 euros par mois). Ainsi, certaines familles sont conduites
à recourir au système D ou à renoncer au travail. Forte de ce constat,
la ville a annoncé que les choses changeraient ; et le maire de se
tailler un petit succès au conseil municipal de septembre dernier
en s'engageant à créer 300 places supplémentaires d'ici 2008.
Dans le contrat
petite enfance 2004-2008 que la ville s'apprête à signer avec la caisse
d'allocations familiales, il n'est plus question de 300 mais de 257
places. Et dans ces 257 places nouvelles sont comptées les 20 places
du multiaccueil Lounes Matoub qui a déjà ouvert ses portes, 60 places
en crèche interentreprises, notamment Air France/BNP (dont 10 places
réservées pour les Montreuillois), et 58 places dans le futur centre
de loisirs de l'école Louise Michel, qui n'est en aucune sorte destiné
à accueillir les enfants de 3 mois à 3 ans. Au final, la ville ne
s'engage pas sur 300 places mais sur 129 places. C'est beaucoup moins
bien non ?
Nous avons fait
des propositions, comme par exemple
- créer des crèches
familiales (accueil chez des assistantes maternelles salariées par
la ville avec application du quotient familial, afin de permettre
à chacun de payer selon ses possibilités)
- inclure les
frais de garde des enfants de moins de 3 ans dans le calcul du quotient
familial des enfants fréquentant les cantines scolaires et les centres
de loisirs
Ces propositions
n'ont pas été retenues par la municipalité qui continue pourtant de
parler de " permettre et favoriser le libre choix des familles ".
C'est à vous
d'en juger, si vous n'en faites pas déjà les frais. Sachez que sur
un budget de 147 millions d'euros par an, le budget que la ville affecte
à la petite enfance (crèches et haltes garderies) est de 1 079 507
euros (2) soit 0,7% des dépenses : c'est dire que c'est une priorité….
