Elections municipales de mars 2001 - Montreuil (Seine Saint Denis)
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LA PRATIQUE SPORTIVE A MONTREUIL
Une politique sportive à l'abandon

Etat des lieux

L'état des lieux de la pratique sportive à Montreuil fait apparaitre un décalage important entre les besoins de la population et ce qui lui est proposé. D'une part, Montreuil est sous-équipée, aussi bien en équipements sportifs qu'en simples espaces de jeux. D'autre part, la politique sportive de la ville est incohérente dans ses choix ("saupoudrage" du budget) et négligente quant à ses relations avec le milieu associatif (O.M.S). De plus, la politique d'éducation physique et sportive est inexistante dans les écoles. Il est vrai que Montreuil dispose de clubs renommés comme par exemple le C.A.M. (Club athlétique de Montreuil). Ce club a mis en place un système de détection et de recrutement qui semble faire ses preuves mais il s'agit plus d'une façade que le fruit d'une réelle réflexion sur une politique sportive globale (sport de masse, sport de loisir, et sport éducatif mené au sein des écoles).

1) L' infrastructure sportive de la ville de Montreuil

• Nous constatons qu'il y a manisfestement un sous équipement sportif. Non seulement il y a peu de gymnases mais en plus ils tombent en décrépitude. La dernière construction de gymnase date de 1976 (gymnase Doriant) et la derniière réhabilitation concerne le stade des grands Pêchers (fin des travaux du complexe "tennis plus" 1988).

• Les espaces de jeux sont peu nombreux compte tenu du nombre de jeunes dans les cités et certains quartiers. Il n'y a par exemple aucune aire de jeux dans le quartier Marais-de-Villiers. Par ailleurs, il paraît surprenant de réhabiliter un stade (Grands Pêchers) pour en fermer l'accès aux jeunes du quartier environnant. Si cela peut effectivement se concevoir, il faut dans ce cas prévoir un espace accessible à tous, comme par exemple un stabilisé en foot. C'est ce qu'a proposé la ville des Ulis qui a également une population dense et jeune.

• Enfin, il est regrettable qu'une ville de l'importance de Montreuil ne dispose pas d'une piscine olympique qui permettrait ainsi l'organisation de compétitions dans le cadre de la fédération française de natation.

 

 

2) La politique sportive de la ville de Montreuil

Cette politique se caractérise par son laxisme et l'absence de cohérence (ou errements ) dans ses choix politiques.

• Le désintérêt progressif de la mairie dans ce domaine s'est concrétisé par un glissement des responsabilités. Ainsi, jusqu'en 1996 c'est un maire adjoint qui avait la responsabilité de la politique sportive. En 1997, elle a été confiée à un conseiller municipal délégué au sport.

• Les relations entre l'office municipal des sports (O.M.S) et la mairie en sont une autre illustration. La convention (signée en 1998) a été négligée par la mairie au profit de prérogatives transférées au service des sports et non à l'ensemble des associations sportives.

• Le budget octroyé à la pratique sportive et les subventions accordées aux clubs font l'objet d'un "saupoudrage" qui traduit une absence de choix politiques. En fait, une orientation politique émerge malgré tout, mais plutôt en faveur de la pratique de haut niveau que pour la pratique de masse ou de loisir, moins porteuse en terme d'image.

• Face à la demande des montreuillois concernant la pratique sportive de loisir, la réponse de la mairie est par exemple l'accès à "tennis plus" mais à des prix qui dépassent les prix parisiens, inaccessibles à la plupart des habitants de Montreuil.

Il semble que la ville de Montreuil se repose sur des initiatives individuelles. Ainsi, le club de roller skate rencontre un vif succés auprès des jeunes. Inversement, la pratique du tennis de table relève du parcours du combattant. Cette pratique sportive a lieu dans le gymnase Romain Rolland qui est régulièrement vandalisé ce qui pose non seulement des problèmes de conditions de pratique mais aussi de sécurité, et tout cela dans l'indifférence générale des responsables politiques de la mairie. Pour ce qui est d'une politique éducative au sein des écoles, elle est inexistante. Une fois de plus ce sont des initiatives individuelles ou des associations qui tentent de combler le vide.

 

 

 

 

 

NOS PROPOSISIONS: ASSURER LE DROIT AU SPORT POUR TOUS .

Compte tenu du bilan que nous venons de dresser, il nous semble important de repenser une politique sportive cohérente et efficace, tout en ayant conscience des limites en termes de moyens financiers. Nous rappelons que la ville de Montreuil est largement endettée. Mais il s'agit de s'inscrire dans une politique globale et se fixer des priorités en fonctions des besoins des Montreuillois tous âges confondus. Nos orientations sont les suivantes:

1- Nous favoriserons une pratique sportive éducative dans les écoles maternelles et primaires qui s'appuie sur le tissu associatif dans le cadre d'un contrat d'objectifs.

• Nous sommes très attachés à l'idée d'une prise en charge, d'un encadrement des enfants qui leur permette d'accéder à la pratique sportive dans toute sa diversité et quelque soit leur lieu de vie. Il est ainsi difficile à un enfant ou à un jeune du quartier Montreaux-Ruffins d'aller seul à la piscine. L'éloignement des installations sportives, les transports inadaptés suffisent largement à détourner les enfants, les jeunes du sport. Il faut donc rendre accessible les activités sportives, les installations sportives, tout en "déchargeant" les parents. Les initiatives de prise en charge des jeunes à la sortir de l'école pour leur permettre de pratiquer différentes activités sportives ou culturelles, comme le fait actuellement l'association "récré-sport", seront soutenues et encouragées.

• Les centres de loisirs accueillent de nombreux enfants mais beaucoup n'ont accès ni à ces centres ni aux stades et gymnases. Or, il faut pouvoir "toucher" ces jeunes, les sensibiliser au sport voire à d'autres activités éducatives. Cela suppose: une reflexion sur les relations entre les clubs et la municipalité ; repenser le rôle des intervenants et des animateurs sportifs auprès de la jeunesse.

2- Nous rééquilibrerons et réorganiserons une infrastructure sportive en relation avec les besoins de la population, tous âges confondus. Il s'agira entre autre de:

• reconquérir l'espace public en créant de nouveaux espaces de jeux ("playground") ;

• réhabiliter des espaces, des friches ou des parkings pour en faire des terrains de proximité, des lieux de convivialité (pétanques, jeux pour enfants...);

• la réalisation d'une nouvelle école dans le quartier Solidarité-Carnot doit prendre en compte la réalisation d'un nouveau gymnase ouvert à tous. Ceci pourrait constituer une première forme d'investissement pour satisfaire les besions sportifs;

• réhabiliter des gymnases pour que les clubs puissent avoir une pratique sportive qui se déroule dans les meilleures conditions possibles.

3- Nous favoriserons les différentes pratiques sportives, pour tous publics (enfants, adultes...) grâce à des subventions individualisées (tenant compte des ressources), attribuées en toute transparence, et par le lancement d'un Passe-Sport pour la jeunesse.

4- Nous nous appuierons sur une pratique de masse sans pour autant négliger la pratique sportive de haut-niveau. La haute-performance sportive offre des débouchés réels dans les métiers du sport et de l'éducation physique et sportive. Elle peut de ce fait constituer un atout majeur pour notre jeunesse. Dans cette perspective, une concertation semble nécessaire et fructueuse avec les clubs et les fédérations.

 

 


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