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tribune d'avril 2006

Service public de l’eau ?

Vous payez l’eau beaucoup plus cher qu’elle ne coûte. Et vous offrez des profits confortables à Veolia, une des deux multinationales qui se partagent 85% de ce juteux marché.

L’étude que vient de rendre publique l’UFC-Que Choisir sur l’eau (février 2006) souligne les marges abusives des grands groupes privés du secteur, qui ont verrouillé le marché. Le prix de l’eau dans les grandes villes est pointé du doigt. La palme revient au SEDIF (syndicat intercommunal des eaux d’Ile de France), qui regroupe la plupart des communes hors Paris, et qui a confié la distribution de l'eau au groupe privé Veolia

De nombreux élus d'Ile de France, notamment des maires de gauche délégués au SEDIF, ont lancé un appel pour une gestion publique de l'eau. Ils demandent que soit étudiée une alternative : la reprise en régie directe de la distribution de l’eau par le syndicat en 2010, date d’expiration du contrat actuel avec Veolia . Voici la conclusion de cet appel :

"Nous pensons que le SEDIF, qui est propriétaire du réseau de distribution et des usines de production, a maintenant acquis la compétence suffisante pour être aussi gestionnaire de la distribution.

Toutes les conditions sont aujourd’hui atteintes pour pouvoir mettre en accord nos orientations politiques avec nos actes, il serait dommage de ne pas profiter d’une telle occasion, dont les usagers et les collectivités d’Ile-de-France concernés seront les premiers bénéficiaires."

A Montreuil, les élu-es du groupe « Avec les Verts Montreuil Ville Ouverte » ont signé cet appel. C’est une question de principe : nous nous opposons aux profits faits par des entreprises privées à partir d’un bien public.

Volant à la défense de Veolia, Montreuil-Dépêche a publié in extenso le communiqué du bureau du SEDIF, annonçant une plainte contre l'UFC, sans même mentionner l'étude de l'UFC elle-même. Le même journal a publié, il y a deux semaines, la quasi-totalité de la réponse de Jean-Pierre Brard à l’interpellation des élus écologistes en conseil municipal. Cette réponse est un incroyable plaidoyer, sans jamais la citer, pour la multinationale Veolia (ex Générale des Eaux). Le maire ose prétendre que, puisque le SEDIF est un syndicat intercommunal, il y a une gestion publique de l’eau, alors même que le SEDIF délègue la totalité de la distribution de l’eau à Veolia !

Vice-président du SEDIF, en parfaite symbiose avec le président UDF, M. Santini, le maire de Montreuil a soutenu le principe d’une action contre l’UFC-Que Choisir, et n’a pas ménagé ses critiques envers le groupe de ceux qui réclament le retour des services de l’eau du SEDIF en régie publique. Et dans la foulée, il a créé une association censée étudier à la lumière d’une prétendue objectivité technique le choix entre la gestion publique et une multinationale pour la distribution de l’eau…

On se souvient  pourtant de ses vibrants discours de défense du service public lors de la privatisation d’EDF. Mais les intérêts du grand capital, ça se pourfend avec discernement…

Contact groupe MVO, hôtel de Ville, Montreuil mvo@mairie-montreuil93.fr