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tribune de décembre 2005

Rythme scolaire ou rythme de l’enfant ?

La ville « concerte » actuellement sur la modification des horaires d’ouverture des écoles (8h30 au lieu de 9h) et le passage du samedi matin au mercredi matin.

Pour schématiser, l’ouverture à 8h30 réglerait les problèmes de suroccupation des cantines (avec deux heures de pause à midi, on peut organiser deux services) et permettrait aux parents qui travaillent tôt d’accompagner leurs enfants à l’école. Quant au glissement du samedi au mercredi, il allongerait le temps commun parents-enfants du week-end.

Au minimum, ces projets posent questions.

Ouvrir à 8h30. L’accueil matinal a été étendu aux enfants de l’élémentaire, accueillis dès 7h30 dans de bonnes conditions. Dommage donc de ne pas laisser dormir ceux qui peuvent. Quant aux deux heures du midi, il faudra les meubler, de préférence intelligemment ! Par des activités, des espaces de repos, sans laisser les demi-pensionnaires s’occuper plus ou moins seuls dans la cour. La ville annonce qu’elle « mettra en œuvre tous les moyens nécessaires, » équivalent rêvé d’un « demain, on rase gratis ! » C’est un peu court. Moyens, activités, encadrement, le flou est de rigueur.

Le mercredi matin à l’école. Pourquoi pas ? Mais que deviennent les centres de loisirs ? Doivent-ils renoncer à leurs projets pédagogiques pour se transformer en garderies ? Comment fidéliser des directeurs et des animateurs de qualité, déjà mal payés, sur des horaires raccourcis ? Nous avons de bons centres de loisirs, ne les bradons pas ! Et comment fait-on pour les « mercredis libérés » ? Que deviennent les associations, l’ENMD et les clubs sportifs, qui fonctionnent sur le mercredi entier et perdront une matinée entière ? Les familles seront-elles tirées au sort ? Et pour le suivi orthophonique, dentaire, etc. La mairie va-t-elle obtenir l'ouverture de la PMI le samedi ? Là encore, pas de réponse.

S’il est bon que la ville adapte sa politique à l’évolution de la société, encore faut-il savoir sur quoi ses choix reposent. Faire des économies sur les centres de loisirs n'est pas un bon choix quand il faut au contraire leur donner plus de moyens.

Travailler sur les rythmes de l’enfant, et non pas sur les rythmes scolaires (terme utilisé depuis 2000), oui, bien sûr. Mais la vraie question est : comment changer le rythme scolaire pour apporter un mieux à nos enfants ? C’est en partant de leurs besoins que nous arriverons à une solution satisfaisante. Or, le projet de la ville porte exclusivement sur l’emploi du temps des parents.

Nous n’avons pas de remède miracle à proposer. Ce dont nous sommes sûrs, c’est que nous ne pouvons pas nous contenter d’un choix binaire : statu quo contre projet figé. Nous avons besoin d’un vrai débat et d’un travail de co-élaboration impliquant tous les acteurs de la vie de l’enfant : parents, enseignants, animateurs, associations, ville, ATSEM, etc., un travail où seront étudiées à l’arrivée toutes les solutions possibles (y compris la semaine de quatre jours si controversée).