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MDH, tribune de juin 2005
Les Rroms montreuillois : trouver des solutions solidaires
Aujourd'hui, des femmes, des enfants, des hommes rejetés de partout errent dans les rues de Montreuil et dorment dehors. C'est aujourd'hui et c'est ici. Ces gens, ces parias, sont-ils encore considérés comme des êtres humains ?
Les Rroms sont discriminés en Roumanie, ils n'ont pas accès à l'emploi et leurs enfants sont souvent exclus de l'école. Fuyant ces discriminations, quelques dizaines de Rroms sont arrivés ici, il y quatre ans.
Ce sont quatre années passées à nouer des liens de toutes sortes dans la ville (relations amicales, naissances), à tenter de s'intégrer : enfants scolarisés, suivi en PMI, alphabétisation.
Ils sont Montreuillois comme nous. Faut-il rappeler que notre ville est faite de groupes et d'individus arrivés à des époques différentes, parfois dans une grande pauvreté, et qui peu à peu se sont intégrés?
Pourtant, ils ont été expulsés, il y a deux ans, du bâtiment inutilisé qu'ils occupaient rue Paul Doumer. Il y a quelques semaines, ils ont été de nouveau expulsés de l'immeuble 23 rue Pépin. Depuis, ces familles, avec enfants et bébés, errent dans Montreuil, dorment où ils peuvent, et sont régulièrement chassées par la police. Elles auraient cependant pu rester dans l'un ou l'autre de ces bâtiments, pour un hébergement provisoire, à un coût modique pour la société, la préfecture dédommageant même le propriétaire de la rue Pépin. Un tel hébergement provisoire donnerait le temps de chercher des solutions de relogement et de traiter ce problème au niveau départemental ou régional.
Car des solutions existent, qui ne sont pas hors de portée. Des associations humanitaires, comme Médecins du Monde, ont fait des propositions à l'État, aux collectivités locales. Écoutons-les.
Le Conseil Général du Val de Marne a installé plusieurs familles rroms dans une gendarmerie désaffectée à St Maur. A Nantes la municipalité a installé des mobil-homes et des caravanes sur un terrain. A Bagnolet, à Fontenay, des municipalités de gauche ont trouvé des solutions, à la fois humaines et peu coûteuses pour la collectivité.
Pourquoi cet acharnement ici? Ces familles montreuilloises ne demandent pas grand chose.
Elles ont déposé un cahier de revendications avec cinq points : domiciliation "sociale" (comme les autres personnes en difficulté), accès au logement, accès à la santé, arrêt du harcèlement policier, soutien à leurs demandes de régularisation. Comment ne pas en être solidaires ?
Cette situation dure depuis trop longtemps. Tous les élus, tous les Montreuillois épris de justice et d'humanité doivent travailler ensemble à trouver une solution.
MVO, Hôtel de Ville, Montreuil - mvo@mairie-montreuil93.fr