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tribune de mai 2006

Pour une liberté de langues

Dans son éditorial du guide « Des langues en poches », qualifié de « véritable bible » - bonjour la laïcité-  sur le site internet de la ville, le maire se vante d’offrir « le choix des langues enseignées à l’école le plus large de toutes les villes du département » avec sept langues proposées aux élèves montreuillois.

La réalité est quelque peu différente dans un certain nombre d’écoles de Montreuil et notamment pour toutes les écoles du réseau d’éducation prioritaire (REP) du Bas Montreuil et le collège Paul Eluard.

Ainsi, dans ces écoles primaires, la seule langue enseignée est l’allemand.

L’allemand devient de fait langue vivante obligatoire au nom de la « continuité des apprentissages » imposé par l’Education nationale ; l’anglais étant également obligatoire, comme seconde langue.

Pour ces élèves, donc, à partir de 2007, plus de choix : c’est allemand/anglais.

Exit l’espagnol, l’italien, l’arabe, le portugais ou le chinois, sauf pour les enfants qui auront la chance de poursuivre leurs études en seconde et choisiront une troisième langue, si leur orientation le permet (pas pour les bacs pro, par exemple).

L’objectif que poursuit l’éducation nationale est d’améliorer la pratique des langues étrangères à l’école en avançant leur apprentissage dans la scolarité des enfants (démarrage en primaire de la première langue au lieu de la 6eme et un démarrage de la seconde langue en 5eme au lieu de la 4eme). C’est une très bonne chose qui doit s’accompagner d’un véritable choix des langues pour les élèves, sous peine de voir se développer des pratiques d’évitement scolaire.

Pour les parents, cette mise en œuvre de la réforme est inadmissible . Ils se mobilisent aujourd’hui par voie de pétitions, de courriers et de réunions pour dénoncer cette injustice qui constitue une discrimination, avec une école à deux vitesses où certains auront le choix et d’autres non.

Qu’en pense la mairie ? Loin de comprendre, voire de défendre, cette colère légitime, le maire a taxé de « conformisme social » les parents qui osaient remettre en cause le bien fondé de cette mesure, lors d’une réunion publique sur les langues organisée par la mairie le 7 mars dernier. Et de vanter les mérites d’une économie allemande pourvoyeuse d’emplois, à terme, pour les petits montreuillois.

Nous ne sommes pas d’accord avec cette position du maire. Entendons nous bien, nous ne sommes pas contre le développement de l’apprentissage de l’allemand à l’école. Souvent, nous intervenons au conseil municipal pour demander au maire de cesser d’utiliser l’allemand pour s’adresser à l’extrême droite, car ce faisant, il entretient des amalgames inacceptables.  Mais on ne peut accepter qu’une municipalité se vante de son offre linguistique sans qu’elle prenne la défense de la liberté du choix. N’est ce pas un combat assez glamour ?

Contact : groupe MVO, hôtel de Ville Montreuil mvo@mairie-montreuil93.fr