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mars 2007

Ecole le mercredi à la prochaine rentrée?

Que la ville de Montreuil se dote d'un Plan Éducatif Local et Global (PELG), c'est super. Mais pourquoi tant de précipitation ? Pourquoi passer outre la majorité des conseils d'écoles consultés à l'automne ? Pourquoi passer outre l'avis négatif du Conseil départemental de l'Éducation Nationale ?

Quelle est l'urgence d'appliquer ce PELG dès la rentrée 2007, au lieu d'attendre un an de plus? La ville de Lille a mis trois ans pour élaborer son PELG avec parents, syndicats, associations… On comprend la précipitation de l'Inspecteur d'Académie, nommé par un gouvernement de droite, partisan notoire de transférer les classes du samedi matin au mercredi matin (la mesure phare du PELG) : on est à la veille d'élections… Mais la précipitation de la municipalité ?

Le transfert des classes au mercredi est la mesure la plus controversée : les syndicats d'enseignants sont contre; les animateurs et directeurs de centres de loisirs aussi; les parents d'élèves sont divisés : selon le mode de consultation, selon la manière dont les questions sont posées et les discussions conduites, on obtient des résultats opposés. Ce constat, que nul ne peut contester, aurait dû conduire la municipalité à reprendre les discussions, à travailler avec tout le monde à la recherche d'un consensus, à prendre le temps jusqu'à la rentrée 2008. Au lieu de cela, elle cherche à dresser les parents d'élèves les uns contre les autres, et trouve que les associations de parents d'élèves et les conseils d'école sont moins représentatifs… qu'un questionnaire diffusé au printemps 2006.

Chacun connaît l'effet simplificateur d'un questionnaire, la manière dont les réponses sont orientées dans un sens, les déformations induites par des réponses individuelles, sans discussion. D'un quartier à l'autre, le nombre de réponses a été si différent qu'on ne peut que se poser des questions sur la représentativité de ce questionnaire. Pourquoi ne pas avoir proposé d'autres solutions que ce transfert ? Semaine de quatre jours, classes un samedi sur deux, etc ? On peut difficilement affirmer que l'intérêt de l'enfant était au centre du questionnaire. La question des rythmes scolaires est bien trop compliquée pour que le choix ressorte d'un questionnaire. Un questionnaire ne remplace pas la construction collective d'un projet.

Ce transfert conduira à bouleverser toutes les activités périscolaires, et aura des impacts sur la santé scolaire, sur la vie des quartiers, etc.

Pourquoi une concertation avec les parents réduite à deux réunions et un blog l'automne dernier ? Pourquoi est-ce seulement après que la décision du transfert ait été prise qu'un dialogue est mené avec les associations cultuelles et sportives sur la manière d'appliquer cette décision avec le moins de dégâts ?

Qu'on soit favorable ou hostile au transfert des classes du samedi au mercredi, on ne peut accepter cette précipitation, on ne peut accepter le dénigrement des instances participatives que sont les conseils d'école, on doit préférer le débat collectif aux sondages, on doit préférer le temps de la construction collective au coup de force. Nous demandons le retrait du projet actuel de PELG et la reprise des discussions entre toutes les parties prenantes.