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tribune de novembre 2005
Contre les expulsions, urgence pour le logement social
Mardi 11 octobre, 8 familles ont été expulsées de leurs logements (passage du Gazomètre) par la police, sur ordre du Préfet. Les logements étaient pollués au plomb, et certains enfants atteints de saturnisme. C'est typiquement une expulsion "Sarkozy" : alors que les incendies meurtriers de Paris avaient montré le caractère dramatique de la crise du logement, le gouvernement accélère les expulsions au lieu des relogements. Ces familles habitaient là depuis 5 ans, elles sont montreuilloises, certaines sont inscrites comme demandeuses de logement, et même prioritaires. La Préfecture, le Conseil Général, la Ville, connaissaient la situation. Pourquoi l'ont-ils laissée pourrir ? Pourquoi la ville, qui affiche si bruyamment son opposition à Sarkozy et aux expulsions, a-t-elle laissé la Préfecture expulser ces familles ?
Mardi après-midi, les familles se sont réfugiées dans le Centre social de la place de la République, refusant les 3 jours d'hôtel très loin de Montreuil proposés par la Préfecture. Les enfants sont scolarisés à Montreuil, et elles ont eu raison de refuser cet éloignement. Selon Libération du vendredi 28 octobre, le premier adjoint reconnaît la justesse de ce refus. Mais alors pourquoi avoir refusé toute discussion avec ces familles quand elles étaient au centre social ? Pourquoi avoir requis la police qui, avec des brutalités malheureusement habituelles, a fait évacuer le centre social ?
Les familles ont dû improviser un campement, avec une trentaine de personnes dont la moitié d'enfants, sur le square de la République. Elles ont bénéficié d'une solidarité exemplaire des habitants du quartier, des associations de parents d'élèves, des enseignants des enfants, qui ont fourni couvertures, vêtements, tentes, etc. Une réaction inverse de celle du maire, qui a fait distribuer dans toutes les boites aux lettres de la ville un tract sans un mot de solidarité avec ces familles, justifiant les expulsions de l'immeuble et du centre social. Grâce à l'intervention de quelques élu-es, une solution provisoire acceptable (hébergement à Montreuil pour 5 semaines) a été trouvée. Les services ont pris en charge les dossiers de relogement et de régularisation des papiers. Mais ne va-t-on pas de nouveau laisser pourrir la situation ? Les dossiers sont difficiles, mais la municipalité de Paris, apres les incendies, a pu obtenir des relogements et des régularisations groupées exceptionnelles quels que soient les dossiers individuels. La municipalite de Montreuil a-t-elle la même volonté politique vis-a-vis de la préfecture ?
Le logement est en crise à Montreuil comme ailleurs. Le manque de logements est dramatique, pour les plus démunis comme pour les classes moyennes. Nous avons besoin d'un service public du logement géré démocratiquement, disposant de financements. supplémentaires de l'État, pour garantir le droit au logement pour tous, sans discriminations.
C'est loin d'être le choix fait dans le projet de loi Borloo qui n'est qu'un assemblage de mesures avec très peu de moyens supplémentaires, pas à la hauteur de l'urgence. En mettant tous les besoins de logements au même niveau, et en entretenant le flou entre logements sociaux et logements intermédiaires, ce sont encore une fois les plus démunis qui sont laissés sur le bas-côté de ce faux "engagement national pour le logement".