Hypercentre: travaux de démolition interrompus - septembre 2002
Les travaux de démolition de l'hypercentre sont arrêtés pour trois mois, jusqu'à mi-octobre. La raison? Les "imprévus" à répétition qui ne cessent d'augmenter le coût prévu de ce chantier de démolition. D'abord le désamiantage avait été sous-évalué et voilà une rallonge de 100 000 euros!
Ensuite, la RATP, souhaitant des assurances sur l'avenir de la gare routière a refusé, contrairement à ce qui était prévu, de laisser une des voies de la gare à la disposition des camions du chantier.
Et le ministère de la Culture, jugeant insuffisantes les garanties de la mairie prétendant déménager seulement pour un an le théâtre dans la petite salle Maria Casarès, a décidé de maintenir encore le théâtre en place une saison de plus. A cela s'ajoute l'expropriation difficile des deux boîtes de nuit du centre commercial qui n'ont quitté les lieux que le 9 juillet.
Toutes ces raisons font que la démolition a dû se faire "à la petite cuiller" et que son coût a largement été sous-estimé.
La décision de s'arrêter trois mois pour réfléchir est une bonne décision, ou du moins un moindre mal, dans cette opération mal engagée, et très insuffisamment planifiée, qui va de retard en dépassement de coût. Cet arrêt de trois mois coûte quand même aux Montreuillois 100 000 euros en frais de fermeture de chantier et de gardiennage. Sans parler des frais induits, notamment par le retard des rentrées financières attendues de la vente des droits à construire
La démolition est très loin d'être terminée, et elle a déjà nécessité une augmentation de 15% du marché initial.
Il est significatif que le ministère de la Culture et la RATP, n'ont pas la moindre confiance dans les échéanciers fantaisistes de la mairie et qu'ils le manifestent en refusant de déménager "temporairement" leurs équipements
Les élus de Montreuil Ville Ouverte, et avant eux les élus Verts, n'ont pas cessé de se battre contre le projet d'hypercentre tel que voulu par la majorité en place, et ont toujours insisté sur la sous-évaluation manifeste des dépenses annoncées. Hélas, chaque mois nous apporte la preuve de la justesse de notre analyse, et le gouffre financier de cette opération se creuse toujours plus.
F.V.
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encadré
Top secret pour les dépenses de l'hypercentre
Dans le numéro d'avril du "Poivron", nous avons présenté à nos lecteurs un résumé de ce qu'avait déjà coûté l'hypercentre, soit environ 100 millions de francs (14M€) . Nous avions alors pu consulter une partie des documents comptables. Il y manquait quelques éléments, notamment à propos de la tour administrative, ainsi que les dépenses antérieures à 1995. Nous avons refait une demande de documents, demande restée cette fois sans réponse pendant deux mois, et pour laquelle nous avons dû saisir la Commission d'Accès aux Documents Administratifs (CADA). La CADA nous a débouté, acceptant les arguments donnés par Jean Pierre Brard. D'après lui, une inondation aurait détruit en mai tous les documents comptables antérieurs à 1995, et comme la commune émet par an 100 000 mandats (ordres de paiement) il serait impossible de retrouver parmi eux ceux concernant la tour administrative
Ces arguments sont spécieux: les listings récapitulatifs des dépenses n'ont pas été détruits par l'inondation et nous suffisent largement (ce sont d'ailleurs de tels listings que nous avions pu consulter en mars), et il est évidemment possible de retrouver parmi tous les mandats ceux concernant une opération particulière, grâce à un système de codage informatique!
La vraie raison? "On" ne souhaite pas que les Montreuillois sachent ce que le chantier a déjà coûté, et l'article d'avril du "Poivron" n'a pas plu à tout le monde. La transparence, ce pourrait être bien si certains n'en profitaient pour sortir des dossiers qui fâchent…
F.V.